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Saint-Tropez se réveille encore toute vibrante d’une nuit de fête animée jusqu’à l’aube par des marins désireux de prolonger jusqu’au bout une semaine sportive et festive, en tous points exceptionnelle. Les Voiles de Saint-Tropez millésime 2010 ont tiré leur révérence ce dimanche à l’occasion de la traditionnelle remise des prix à la citadelle, où les régatiers sont venus partager un ultime moment de convivialité, avant de prendre date pour l’année prochaine et une édition anniversaire dont on salive à l’avance.

6 courses pour les Wally, 4 pour les Modernes, et 4 pour les Classiques ; carton plein ! L’édition 2010 des Voiles de Saint-Tropez demeurera dans les mémoires, et d’un avis unanime, comme l’une des plus intenses et des plus réussies. Parfaitement insérée entre Mistral et un coup de vent d’est, la belle semaine tropézienne a apporté chaque jour l’exacte dose de vent, de soleil et de mer pour garantir la tenue de formidables régates, parfaitement équitables, et propices à se disputer chaque jour sur des parcours aux reliefs variés. Les vainqueurs célébrés aujourd’hui à la Citadelle de Saint-Tropez ne souffrent ainsi d’aucun risque de contestation. Les 5 groupes IRC rassemblant les voiliers Modernes, les 10 catégories identifiant les différents types de yachts classiques, et naturellement la belle flotte de 11 Wally ont ainsi tous aujourd’hui leur champion, souvent désigné au terme d’âpres luttes nautiques.

3 Trois-mâts sur le plan d’eau tropézien

Fête du nautisme, rassemblement exceptionnel de plus de 125 ans de génie maritime, les Voiles de Saint-Tropez ont aussi offert cette année le spectacle rare de trois grandes goélettes à trois mâts navigants dans le golfe. Atlantic (70 mètres), la superbe réplique du bateau de Charlie Barr fraîchement sortie de son chantier Néerlandais venait saluer l’immense goélette à trois mâts Adix (66 mètres), rivalisant d’élégance avec Creole (65 mètres), le magnifique trois-mâts dessiné en 1927 par Charles Nicholson.

A noter le très intéressant croisement sur le plan d’eau d’Atlantic, recordman de la traversée de l’Atlantique en 1903, avec le ketch tout en carbone Mari Cha III (44,70 m) qui le fut 95 ans plus tard, en 1998. C’était à Saint-Tropez, et nulle part ailleurs.

Lionheart

Avec l’autorisation récente d’utiliser l’aluminium pour les coques, de nouveaux projets voient le jour, basés sur les plans et spécifications du maître Charles Ernest Nicholson et des règlements de jauge de la J Class. On a pu croiser ainsi dans le golfe de saint tropez pendant les Voiles la toute dernière réplique sortie des chantiers Claasen Jachtbouw BV aux Pays-bas, Lionheart, construit d’après les recherches de Starling Burgess et Olin Stephens avec à la baguette le Néerlandais Hoek. 20 grands J Class ont été dessinés entre 1930 et 1937. Dix ont été construits. A Velsheda, Shamrock V et Endeavour s’ajoutent donc aujourd’hui les répliques fidèles Ranger (2004), Hanuman (2009) et Lionheart. D’autres pourraient suivre, Atlantis et Rainbow dans la perspective d’un grand rendez-vous “historique” dans le Solent en juin 2012. Lioheart affiche des mensurations exceptionnelles, 44 mètres de long.

Icap Leopard3

Inspiré dans ses volumes de carène des Open 60 ou des Volvo 70 qui ont fait le succès de Farr Yacht Design, Leopard 3 est un super Yacht au confort exceptionnel, combiné avec des performances en navigation de haute mer tout à fait remarquable. 30 mètres de long, 6,80 de large et un tirant d’air de 47 mètres, Leopard bénéficie d’une quille pendulaire qui peut s’incliner de 40 degrés, donnant au voilier une stabilité équivalente à celle qu’apporteraient 200 hommes au rappel. Leopard écume avec succès les eaux de l’Atlantique, des Caraïbes ou de la Méditerranée. Voilier de record, il a dû l’été dernier s’incliner lors de sa tentative contre le record de la traversée de l’atlantique faute à un manque de vent.

Ils étaient aux Voiles…

Nouveaux venus ou habitués des Voiles, l’événement fait chaque année le plein de navigateurs de renom. La cuvée 2010 comprenait notamment,par ordre alphabétique : Alexia Barrier, Brad Butterworth, Catherine Chabaud, Bertrand de Broc, Karine Fauconnier, Philippe Monnet, Doug Peterson, Marc Pajot, Yves Parlier, Lionel Péan, Cécile Poujol, Mike Sanderson, Jean-Yves Terlain, Alain Thébault, Marc Thiercelin, Dominique Wavre, …

PRIX SPÉCIAUX :

Trophée Rolex : Ikra le talent et la chance

Toujours à égalité depuis mardi dernier, Ikra et Rowdy se sont lancés, à distance, un magnifique duel qui a récompensé la régularité et la performance. Malheureux lors de cette ultime manche, Rowdy a cumulé quelques petites erreurs et manœuvres supplémentaires, qui ont failli lui coûter la victoire finale. Le génie de Graham Walker et les très bonnes performances de Rowdy lui ont permis de remporter de justesse cette manche, restant du même coup en lice pour le « Trophée Rolex ». Très à l’aise depuis le début de la semaine, se permettant même de s’imposer avec des écarts en temps compensé très confortables, Ikra de Yves-Marie Morault, skippé par Sébastien Destremau est donc en compétition face à Rowdy pour le titre.

C’est lors de la remise des prix, qui s’est tenue à la Citadelle à partir de 11 h que Monsieur Philippe Schaeffer a remis le Trophée ainsi qu’une montre Rolex Submariner à Ikra, vainqueur au tirage au sort entre les deux yachts à égalité de points.

« Prix du yacht de tradition de l’année » organisé par Les Echos Série limitée

Avel remporte de haute lutte le Prix “Série limitée” du Yacht de tradition des Voiles de Saint-Tropez 2010. Décerné pour la deuxième année consécutive, ce prix récompense un voilier qui met à l’honneur les valeurs de la belle plaisance, qualité du bateau, éthique, équipage…. Le bateau vainqueur de l’année, sera élu parmi les présélectionnés lors des six régates et rassemblements constituant le circuit «Sérire Limitée du yachting de tradition » en Atlantique et en Méditerranée. Son nom sera dévoilé lors de l’inauguration du Nautic à Paris.

Avel, nom d’un vent Breton, a été commandée en 1896 par le français René Calame à Charles Nicholson. En 1897, le joli cotre aurique de 23,50 mètres sort des chantiers Camper et Nicholson. A l’abandon en 1927, il est rénové dans les années 90 et navigue depuis au sein des flottes de yachts classiques. Il rejoint donc le clan très fermé des prétendants au titre 2010.

Défilé des équipages

C’est traditionnellement le jeudi soir que les participants aux Voiles de Saint-Tropez rivalisent d’originalité et d’extravagance pour mener le défilé depuis le village des Voiles jusqu’au quai Jean Jaurès, dans le sillage d’un orchestre de jazz et d’artistes de rue. C’est l’équipage de Tuiga, grimé en Polynésien, qui a eu les faveurs du jury.

A Cambria la Club 55 Cup

C’était l’un des morceaux de bravoure de la journée de jeudi, la Club 55 Cup, Défi parmi les Défis, qui voit le defender vainqueur l’an passé, défier un challenger sur le parcours historique et fondateur de la Nioularge, départ au Portalet et déboulé ace au vent de sud-ouest vers la Nioulargue, et une arrivée jugée à Pampelonne face au célèbre Club 55, soit une distance théorique de 15 milles. Le 23 m JI Cambria (Fife 1927) s’est imposé cette année face au cotre aurique Mariquita (Fife 1911). Vainqueur sur l’eau et à la régulière, Cambria devra néanmoins, et selon les règles très précises de la Club 55 Cup, laisser son titre de Defender l’an prochain à Mariquita. Il est en efet stipulé que la Club 55 Cup ne peut être remportée deux fois. Charge donc au cotre aurique de défier un challenger pour que perdure en 2011 ce beau moment des Voiles.

Ils ont dit :

André Beaufils, Président de la Société Nautique de Saint-Tropez

“Une superbe édition, qui laisse beaucoup de bonheur à tous les marins. Je remercie toutes les équipes à terre comme sur l’eau qui ont fait un boulot formidable. J’ai beaucoup de regrets pour nos amis des voiliers Adria et Harlequin qui ont été victimes de collision. Ceci nous conforte dans l’idée d’aller encore plus loin dans la sécurité. Les Voiles de Saint-Tropez sont avant tout une fête, un grand rassemblement de sublimes voiliers, et c’est cet esprit qui doit prévaloir, y compris sur l’esprit de compétition.”

Georges Korehl, Directeur de course

“On ne peut que se satisfaire d’une telle semaine durant laquelle nous avons chaque jour validé des courses pour toutes nos catégories en lice. La météo nous a beaucoup aidé et je n’ai pas souvenir d’une si belle édition en termes de conditions de vent et de soleil. Juste un petit regret que je partage avec toute l’organisation, et qui concerne un léger excès d’agressivité de certains concurrents, notamment lors des phases de départ. Nous avions pourtant musclé davantage encore nos dispositifs de sécurité sur l’eau. Nous serons encore plus exigeant l’an prochain afin que nul incident ne vienne ternir ce qui doit rester une fête…”