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C’est à guichet fermé, toutes les places d’accueil du golfe dûment occupées par les quelques 300 concurrents de toutes époques et toutes classes confondues engagés cette année, que se sont disputées les 11ème Voiles de Saint-Tropez. Pour les 10 ans du grand rendez-vous organisé par la Société Nautique de Saint-Tropez et héritier de la célèbre Nioulargue, voiliers Modernes ou Classiques au mieux de leur prestance ont été servis par des conditions estivales. Pendant 10 jours, le port de Saint-Tropez, inhabituellement couronné d’immenses matures centenaires ou futuristes, a vu converger la crème des régatiers parmi lesquels quelques grands noms de la course au large, de Bruno Peyron à Peter Holmberg, en passant par Catherine Chabaud, Lionel Péan, Marc Pajot ou Alain Thébault.

Histoires de duels…

15 jours à peine après sa mise à l’eau au chantier Charpentier de La Ciotat, le 15 m JI signé Fife Mariska laisse déjà entrevoir de formidables promesses de performances et de résultats. Longtemps bord à bord dimanche dernier lors de la Coupe d’Automne du Yacht Club de France avec son prestigieux homologue Tuiga, le premier des quatre 15 m JI construit au tout début du 20ème siècle inspire déjà le respect par sa belle vélocité, et laisse augurer de formidables joutes à venir dans sa catégorie des grands voiliers auriques. Piqué au vif, l’année de son centenaire, Tuiga, navire amiral du Yacht Club de Monaco a mis un point d’honneur à régater « propre », raflant du coup toutes les manches de la semaine. Autre duel spectaculaire, la comparaison sur le plan d’eau magique du golfe entre les deux grandes répliques des goélettes de Nathanael G Herreshoff , Elena et Eleonora ; Construit en Espagne sur le chantier Marin LuxurYacts, Elena a été mis à l’eau le 22 avril dernier et a bénéficié du savoir-faire de la construction de sa devancière, toute aussi majestueuse, Eleonora, anciennement Windward.

Y3K impitoyable

L’impression de froide puissance et d’absolue maîtrise qu’il déploie sur l’eau se confirme au tableau d’affichage ; Même s’il n’est pas le plus grand des Wally, le 100 pieds Y3K n’a pas laissé beaucoup de lauriers à ses concurrents. Il s’est imposé sans contestation cette semaine au terme des 5 courses validées. Le tout récent Wally 130 à bord duquel régatait Luca Bassini, a fait des merveilles, en vain pourtant, pour lui ravir un peu de sa superbe. Dans son sillage les deux Wally de 27 et 28,50 mètres Tiketitan et Open season.

Cinq Pen Duick en Méditerranée

Les cinq bateaux du légendaire Eric Tabarly qui tous répondent au nom de Pen Duick (le nom breton de la mésange à tête noire), habituellement basés en Atlantique et dont il ne manque qu’un exemplaire (le trimaran Pen Duick IV, disparu corps et biens sous le nom de Manureva lors de la Route du Rhum 1978, avec Alain Colas à la barre) ont mis un terme, aux Voiles de Saint-Tropez, à une belle saison méditerranéenne. La flotte, qui est maintenue en état de naviguer grâce à l’Association Eric Tabarly et au soutien de la Banque Populaire, a navigué avec bonheur toute la semaine à Saint-Tropez. Le cotre aurique de 1898 – devenu le bateau familial des Tabarly et à bord duquel régataient Jacqueline et Marie Tabarly – (Pen Duick), le ketch vainqueur de la Transat anglaise de 1964 (Pen Duick II), la goélette aux “mille victoires” aujourd’hui regréée en ketch (Pen Duick III), le petit monocoque à ballast “tout aluminium” vainqueur de la Transpacifique de 1969 (Pen Duick V) et l’immense ketch de 22 m arrivé premier de la Transat anglaise en solitaire de 1976 (Pen Duick VI), ont été les vedettes de cette 11ème édition des Voiles.

Baleines et ballons

Les Voiles suscitent décidément un large engouement qui touche même le monde animal marin. Deux baleines se sont en effet invitées cette semaine sur le rond des Modernes au large du cap de Saint-Tropez. Etat de fait signalé aux concurrents par le Comité de Course en VHF. Quant au port, il a été visité samedi par deux petits ballons dirigeables venus jouer à quelques mètres de hauteurs entre les mâts et les gréements.

Cap Horniers Tropéziens !

Tel était le thème samedi soir d’une conférence donnée par Laurent Pavlidis, Universitaire et Historien de la Ville de Saint-Tropez, avec les interventions expertes de Brigitte et Yvonnick Le Coat. L’épopée des Cap Horniers qui affrontaient le si dangereux cap entre le milieu du 19ème et le milieu du 20ème siècle a été narrée par le menu, avec un « focus » particulier et assez inattendu sur les Tropéziens, héros de cette époque révolue. On pouvait ainsi apprendre que le record de la traversée entre l’Angleterre et le Chili a été détenu par Léon Gardane, en quelques 54 jours. Ce Tropézien bon teint franchira à 14 reprises le grand cap sud-américain. On a identifié aujourd’hui près d’une vingtaine de natifs de la Cité du Bailli et qui ont vécu ces extraordinaires aventures entre l’Europe et l’Amérique du Sud, voire la Californie, à bord de grands trois ou quatre mâts barques transportant qui des émigrés, qui des matériaux lourds.

Trophée Rolex -4 courses

1- Rowdy (sloop bermudien) Graham Walker

2- Tuiga (15 m) Bernard D’Alessandri

3- Oiseau de feu (cotre bermudien) Jean Philippe Lhuillier

Trophée Paris Première

1- Pamyra ben (Morgan 54) André Gumuchdjian

2- Jethou (Mini Maxi) Sir Peter Ogden

3- Velsheda (J Class) R De Warl

Prix “Série Limitée Les Echos du Yacht de Tradition”

Marikita

Ils ont dit :

André Beaufils, Président du Comité d’organisation

« Les Dieux de la mer et de la météo étaient avec nous. Du soleil, du vent, et ue ambiance tout à fait estivale ont marqué cette édition anniversaire. Ma grande satisfaction et ma reconnaissance va à tous les bénévoles  bien entendu, mais aussi au Comité de course qui a fait preuve d’une maîtrise absolue dans la gestion et l’organisation des courses, s’adaptant aux caprices du vent en toutes circonstances. J’ai le sentiment que le village, dans sa nouvelle configuration a été très appréciée. Je constate aussi que l’engouement médiatique pour notre épreuve ne se dément pas, avec une augmentation sensible du nombre de journalistes français et internationaux. »

Georges Korhel, Directeur de course

« Si j’en juge par l’absence de récriminations à l’issue des courses, j’en déduis que les concurrents ont pris du plaisir. Je suis particulièrement satisfait de l’esprit d’indépendance exprimé sur l’eau par tous nos comités de courses, Modernes, Wally et Classiques. Quelles que soient les variations du vent, ils ont su s’adapter en toute indépendance pour lancer des courses au meilleur du vent. Les Modernes n’ont pas couru lundi faute de vent, mais tout le monde a couru chaque jour le reste de la semaine. »

Fulvio Corrente, animations à terre

« Le village a joué à plein son rôle de déclencheur de la fête en ville. Les marins ssont venus e masse dès le retour des régates avant d’investir les bars et restaurants de la ville. La nouvele configuration, avec le nouvel espace Presse a beaucoup plu et nus allons travailler dans le même sens pour 2010, avec des améliorations en fonction des desiderata exprimés, notamment en termes d’affichages des infos et résultats…. »